Poèmes lus ou appris à l'école et après......bons et doux souvenirs

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José-Maria de HEREDIA

la mort de l'aigle

Quand l'aigle a dépassé les neiges éternelles,
A ses larges poumons il veut chercher plus d'air
Et le soleil plus proche en un azur plus clair
Pour échauffer l'éclat de ses mornes prunelles.

Il s'enlève. Il aspire un torrent d'étincelles.
Toujours plus haut, enflant son vol tranquille et fier,
Il plane sur l'orage et monte vers l'éclair
Mais la foudre d'un coup a rompu ses deux ailes.

Avec un cri sinistre, il tournoie, emporté
Par la trombe, et, crispé, buvant d'un trait sublime
La flamme éparse, il plonge au fulgurant abîme.

Heureux qui pour la Gloire ou pour la Liberté,
Dans l'orgueil de la force et l'ivresse du rêve,
Meurt ainsi d'une mort éblouissante et brève !
Modifié en dernier par djef24 le jeu. 11 juil. 2019 08:44, modifié 1 fois.
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Je trouve cette mélodie magnifique qui est pour moi une poésie

L'encre De Tes Yeux par Francis Cabrel

Puisqu'on ne vivra jamais tout les deux
Puisqu'on est fou, puisqu'on est seul
Puisqu'ils sont si nombreux
Même la morale parle pour eux

J'aimerais quand même te dire
Tout ce que j'ai pu écrire
Je l'ai puisé à l'encre de tes yeux

Je n'avais pas vu que tu portais des chaînes
A trop vouloir te regarder
J'en oubliais les miennes
On rêvait de Venise et de liberté

J'aimerais quand même te dire
Tout ce que j'ai pu écrire

C'est ton sourire qui me l'a dicté

Tu viendras longtemps marcher dans mes rêves
Tu viendras toujours du côté
Où le soleil se lève
Et si malgré ça j'arrive à t'oublier
J'aimerais quand même te dire
Tout ce que j'ai pu écrire
Aura longtemps le parfum des regrets

Mais puisqu'on ne vivra jamais tous les deux
Puisqu'on est fou, puisqu'on est seul
Puisqu'ils sont si nombreux
Même la morale parle pour eux
J'aimerais quand même te dire
Tout ce que j'ai pu écrire
Je l'ai puisé à l'encre de tes yeux
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À la lumière

Anatole France (1844-1924)


Dans l'essaim nébuleux des constellations,
Ô toi qui naquis la première,
Ô nourrice des fleurs et des fruits, ô Lumière,
Blanche mère des visions,

Tu nous viens du soleil à travers les doux voiles
Des vapeurs flottantes dans l'air :
La vie alors s'anime et, sous ton frisson clair,
Sourit, ô fille des étoiles !

Salut ! car avant toi les choses n'étaient pas.
Salut ! douce ; salut ! puissante.
Salut ! de mes regards conductrice innocente
Et conseillère de mes pas.

Par toi sont les couleurs et les formes divines,
Par toi, tout ce que nous aimons.
Tu fais briller la neige à la cime des monts,
Tu charmes le bord des ravines.

Tu fais sous le ciel bleu fleurir les colibris
Dans les parfums et la rosée ;
Et la grâce décente avec toi s'est posée
Sur les choses que tu chéris.

Le matin est joyeux de tes bonnes caresses ;
Tu donnes aux nuits la douceur,
Aux bois l'ombre mouvante et la molle épaisseur
Que cherchent les jeunes tendresses.

Par toi la mer profonde a de vivantes fleurs
Et de blonds nageurs que tu dores.
Au ciel humide encore et pur, tes météores
Prêtent l'éclat des sept couleurs.

Lumière, c'est par toi que les femmes sont belles
Sous ton vêtement glorieux ;
Et tes chères clartés, en passant par leurs yeux,
Versent des délices nouvelles.

Leurs oreilles te font un trône oriental
Où tu brilles dans une gemme,
Et partout où tu luis, tu restes, toi que j'aime,
Vierge comme en ton jour natal.

Sois ma force, ô Lumière ! et puissent mes pensées,
Belles et simples comme toi,
Dans la grâce et la paix, dérouler sous ta foi
Leurs formes toujours cadencées !

Donne à mes yeux heureux de voir longtemps encor,
En une volupté sereine,
La Beauté se dressant marcher comme une reine
Sous ta chaste couronne d'or.

Et, lorsque dans son sein la Nature des choses
Formera mes destins futurs,
Reviens baigner, reviens nourrir de tes flots purs
Mes nouvelles métamorphoses.
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Alfred de MUSSET

Le saule


Pâle étoile du soir, messagère lointaine,
Dont le front sort brillant des voiles du couchant,
De ton palais d'azur, au sein du firmament,
Que regardes-tu dans la plaine ?

La tempête s'éloigne, et les vents sont calmés.
La forêt, qui frémit, pleure sur la bruyère ;
Le phalène doré, dans sa course légère,
Traverse les prés embaumés.

Que cherches-tu sur la terre endormie ?
Mais déjà vers les monts je te vois t'abaisser ;
Tu fuis, en souriant, mélancolique amie,
Et ton tremblant regard est près de s'effacer.

Étoile qui descends vers la verte colline,
Triste larme d'argent du manteau de la Nuit,
Toi que regarde au loin le pâtre qui chemine,
Tandis que pas à pas son long troupeau le suit, -

Étoile, où t'en vas-tu, dans cette nuit immense ?
Cherches-tu sur la rive un lit dans les roseaux ?
Où t'en vas-tu si belle, à l'heure du silence,
Tomber comme une perle au sein profond des eaux ?

Ah ! si tu dois mourir, bel astre, et si ta tête
Va dans la vaste mer plonger ses blonds cheveux,
Avant de nous quitter, un seul instant arrête ; -
Étoile de l'amour, ne descends pas des cieux !
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Au bord de l'eau

René-François Sully Prudhomme


S'asseoir tous deux au bord d'un flot qui passe,
Le voir passer ;
Tous deux, s'il glisse un nuage en l'espace,
Le voir glisser ;
À l'horizon, s'il fume un toit de chaume,
Le voir fumer ;
Aux alentours, si quelque fleur embaume,
S'en embaumer ;
Si quelque fruit, où les abeilles goûtent,
Tente, y goûter ;
Si quelque oiseau, dans les bois qui l'écoutent,
Chante, écouter...
Entendre au pied du saule où l'eau murmure
L'eau murmurer ;
Ne pas sentir, tant que ce rêve dure,
Le temps durer ;
Mais n'apportant de passion profonde
Qu'à s'adorer ;
Sans nul souci des querelles du monde,
Les ignorer ;
Et seuls, heureux devant tout ce qui lasse,
Sans se lasser,
Sentir l'amour, devant tout ce qui passe,
Ne point passer !
René-François Sully Prudhomme.
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Beau soir d’hiver

Jules Breton

La neige – le pays en est tout recouvert –
Déroule, mer sans fin, sa nappe froide et vierge,
Et, du fond des remous, à l’horizon désert,
Par des vibrations d’azur tendre et d’or vert,
Dans l’éblouissement, la pleine lune émerge.

A l’Occident s’endort le radieux soleil,
Dans l’espace allumant les derniers feux qu’il darde
A travers les vapeurs de son divin sommeil,
Et la lune tressaille à son baiser vermeil
Et, la face rougie et ronde, le regarde.

Et la neige scintille, et sa blancheur de lis
Se teinte sous le flux enflammé qui l’arrose.
L’ombre de ses replis a des pâleurs d’iris,
Et, comme si neigeaient tous les avrils fleuris,
Sourit la plaine immense ineffablement rose.
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La cigogne

Auguste Angellier





Quand la blanche cigogne, à travers le ciel bleu,
Frappant à larges coups d'air de sa puissante aile,
Le col tendu, ses pieds roses pendant sous elle,
Vole vers les climats d'or, d'azur et de feu,

Emportée à son rêve, et buvant dans l'éther
L'ivresse des éclairs, elle perçoit à peine
Le long déroulement de l'incessante plaine,
Des fleuves, des forêts, des vallons, de la mer ;

Les champs et les coteaux, sortant de l'horizon,
Disparaissent soudain dans une fuite infime ;
Et les grandes cités, comme au fond d'un abîme,
N'existent qu'un instant et s'éloignent d'un bond ;

Un jour lui fait franchir les bornes d'un pays ;
Dans les vents quelle fend ou bien qu'elle devance,
Infatigablement son fort désir la lance
Vers les cieux aux soleils toujours épanouis.

Mais soudain son regard prodigieux a vu,
Dans la fente d'un roc, sous un pied de fougère,
Ramper le glissement furtif d'une vipère ;
Son inflexible vol d'un coup s'est abattu.

Quand sa chute s'arrête et remonte en essor,
Elle emporte, dans l'air frissonnant, le reptile,
Et, dans son bec couleur d'aurore, le mutile,
Tandis qu'en noirs replis il se noue et se tord.

Alors, songeant toujours aux éclatants soleils,
Aux longues stations au bord des eaux sacrées,
Ou sur les minarets aux coupoles dorées
Où le soir lumineux ruisselle en flots vermeils,

Joyeuse, elle reprend, à la calme hauteur
D'où les terres sans fin redeviennent lointaines,
Son vol splendide, dont l'ourlet noir de ses pennes
Isole dans l'azur l'éclatante blancheur.
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Re: Poèmes appris à l'école......bons et doux souvenirs

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Poème humoristique

Le do d’Anne

Anne aimait la musique
Et voulait apprendre à chanter
Elle acheta un piano
Et composa une chanson
Sur une seule note
Avec un seul doigt
Pas besoin de la gamme
Quand on est monogame
Toujours c’était le do
C’était le do d’Anne

Arsène Maulavé
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Poème nul ....... Un peu de rigolade en ce 14 Juillet : LOL : :jesors:

auteur inconnu (qui n'ose pas se montrer certainement )

Du temps où je contais fleurette
A mon amie Paulette
Une histoire insensée
Un jour met arriver
(L’action se passe pendant la nuit)
J’ai cru entendre un bruit
Il était tard, près de minuit
Nous allions passer à l’acte
Quand arriva l’obstacle

Un ami vint vers nous en courant
Vite, au secours, dit-il en s’essoufflant
Que se passe t’il ?
(L’action se déroule dans les campagnes)
- As-tu vu un reptile ?
- Non, ma vache a mis bas
- Ah, ce n’est que ça
Appelle le vétérinaire
Il s’occupera de ta bête, comme d’ordinaire
- Mais, ne veux-tu pas entendre ?
- Arrête ! Il faut que tu te détendes
- Facile à dire
Suis moi, et prépare toi à courir

Arrivés dans la ferme avec ma tendre amie paulette
Alors que je lui contais fleurette
(Faut ’il le rappeler ? )
Quelle ne fut pas ma surprise
Mes cheveux dressaient sur la tête, comme mes doigts dans une prise
La vache avait mis bas
Aux quatre pattes, elle avait bien des bas
- Mais pourquoi, l’habiller de la sorte ?
- Chut, silence, ferme la porte !
C’est pour le salon de l’agriculture
J’ai donné ma candidature
On m’a dit que ma vache devait être belle
Je voulais, qu’elle ait un label
J’ai pensé l’habiller
Mais je me suis vautré
Je n’arrive pas à retirer ces morceaux de tissu
Maintenant, c’est fichu
Collés jusqu’au nombril
Faut dire, ce qui est ! Ma vache a l’air débile

Mon chère ami
Ne jamais prendre au pied de la lettre, ce qui est dit
Belle, ne veut pas dire, collant et porte-jarretelle
Frou-frou et puis dentelle
(Plus profond qu’on ne le croit)
Voilà, c’est le conseil d’un ami
Et bonne nuit

Tu viens Paulette (celle à qui, je contais fleurette… )
Oui, je sais que vous savez !
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Plus sérieusement un poème de Victor Hugo célébrant le 14 juillet


Célébration du 14 juillet dans la forêt
Victor Hugo

Qu’il est joyeux aujourd’hui
Le chêne aux rameaux sans nombre,
Mystérieux point d’appui
De toute la forêt sombre !

Comme quand nous triomphons,
Il frémit, l’arbre civique ;
Il répand à plis profonds
Sa grande ombre magnifique.

D’où lui vient cette gaieté ?
D’où vient qu’il vibre et se dresse,
Et semble faire à l’été
Une plus fière caresse ?

C’est le quatorze juillet.
À pareil jour, sur la terre
La liberté s’éveillait
Et riait dans le tonnerre.

Peuple, à pareil jour râlait
Le passé, ce noir pirate ;
Paris prenait au collet
La Bastille scélérate.

À pareil jour, un décret
Chassait la nuit de la France,
Et l’infini s’éclairait
Du côté de l’espérance.

Tous les ans, à pareil jour,
Le chêne au Dieu qui nous crée
Envoie un frisson d’amour,
Et rit à l’aube sacrée.

Il se souvient, tout joyeux,
Comme on lui prenait ses branches !
L’âme humaine dans les cieux,
Fière, ouvrait ses ailes blanches.

Car le vieux chêne est gaulois :
Il hait la nuit et le cloître ;
Il ne sait pas d’autres lois
Que d’être grand et de croître.

Il est grec, il est romain ;
Sa cime monte, âpre et noire,
Au-dessus du genre humain
Dans une lueur de gloire.

Sa feuille, chère aux soldats,
Va, sans peur et sans reproche,
Du front d’Epaminondas
À l’uniforme de Hoche.

Il est le vieillard des bois ;
Il a, richesse de l’âge,
Dans sa racine Autrefois,
Et Demain dans son feuillage.

Les rayons, les vents, les eaux,
Tremblent dans toutes ses fibres ;
Comme il a besoin d’oiseaux,
Il aime les peuples libres.

C’est son jour. Il est content.
C’est l’immense anniversaire.
Paris était haletant.
La lumière était sincère.

Au loin roulait le tambour…?
Jour béni ! jour populaire,
Où l’on vit un chant d’amour
Sortir d’un cri de colère !

Il tressaille, aux vents bercé,
Colosse où dans l’ombre austère
L’avenir et le passé
Mêlent leur double mystère.

Les éclipses, s’il en est,
Ce vieux naïf les ignore.
Il sait que tout ce qui naît,
L’oeuf muet, le vent sonore,

Le nid rempli de bonheur,
La fleur sortant des décombres,
Est la parole d’honneur
Que Dieu donne aux vivants sombres.

Il sait, calme et souriant,
Sérénité formidable !
Qu’un peuple est un orient,
Et que l’astre est imperdable.

Il me salue en passant,
L’arbre auguste et centenaire ;
Et dans le bois innocent
Qui chante et que je vénère,

Étalant mille couleurs,
Autour du chêne superbe
Toutes les petites fleurs
Font leur toilette dans l’herbe.

L’aurore aux pavots dormants
Verse sa coupe enchantée ;
Le lys met ses diamants ;
La rose est décolletée.

Aux chenilles de velours
Le jasmin tend ses aiguières ;
L’arum conte ses amours,
Et la garance ses guerres.

Le moineau-franc, gai, taquin,
Dans le houx qui se pavoise,
D’un refrain républicain
Orne sa chanson grivoise.

L’ajonc rit près du chemin ;
Tous les buissons des ravines
Ont leur bouquet à la main ;
L’air est plein de voix divines.

Et ce doux monde charmant,
Heureux sous le ciel prospère,
Épanoui, dit gaiement :
C’est la fête du grand-père.

Victor Hugo,
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Re: Poèmes appris à l'école......bons et doux souvenirs

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La Bataille de Waterloo
Casimir Delavigne

Ils ne sont plus, laissez en paix leur cendre;
Par d’injustes clameurs ces braves outragés
À se justifier n’ont pas voulu descendre;
Mais un seul jour les a vengés :
Ils sont tous morts pour vous défendre.

Malheur à vous si vos yeux inhumains
N’ont point de pleurs pour la patrie!
Sans force contre vos chagrins,
Contre le mal commun votre âme est aguerrie;
Tremblez, la mort peut-être étend sur vous ses mains!

Que dis-je? Quel français n’a répandu des larmes
Sur nos défenseurs expirans?
Prêt à revoir les rois qu’il regretta vingt ans,
Quel vieillard n’a rougi du malheur de nos armes?

En pleurant ces guerriers par le destin trahis,
Quel vieillard n’a senti s’éveiller dans son ame
Quelque reste assoupi de cette antique flamme
Qui l’embrasait pour son pays?

Que de leçons, grand dieu! Que d’horribles images
L’histoire d’un seul jour présente aux yeux des rois!
Clio, sans que la plume échappe de ses doigts,
Pourra-t-elle en tracer les pages?

Cachez-moi ces soldats sous le nombre accablés,
Domptés par la fatigue, écrasés par la foudre,
Ces membres palpitans dispersés sur la poudre,
Ces cadavres amoncelés!

Eloignez de mes yeux ce monument funeste
De la fureur des nations;
Ô mort! Epargne ce qui reste!
Varus, rends-nous nos légions!

Les coursiers frappés d’épouvante,
Les chefs et les soldats épars,
Nos aigles et nos étendards
Souillés d’une fange sanglante,
Insultés par les léopards,
Les blessés mourant sur les chars,
Tout se presse sans ordre, et la foule incertaine,
Qui se tourmente en vains efforts,
S’agite, se heurte, se traîne,
Et laisse après soi dans la plaine
Du sang, des débris et des morts.

Parmi des tourbillons de flamme et de fumée,
Ô douleur, quel spectacle à mes yeux vient s’offrir?
Le bataillon sacré, seul devant une armée,
S’arrête pour mourir.
C’est en vain que, surpris d’une vertu si rare,
Les vainqueurs dans leurs mains retiennent le trépas.
Fier de le conquérir, il court, il s’en empare;
La garde, avait-il dit, meurt et ne se rend pas.

On dit qu’en les voyant couchés sur la poussière,
D’un respect douloureux frappé par tant d’exploits,
L’ennemi, l’oeil fixé sur leur face guerrière,
Les regarda sans peur pour la première fois.

Les voilà ces héros si long-temps invincibles!
Ils menacent encor les vainqueurs étonnés!
Glacés par le trépas, que leurs yeux sont terribles!
Que de hauts faits écrits sur leurs fronts sillonnés!
Ils ont bravé les feux du soleil d’Italie,
De la castille ils ont franchi les monts;
Et le nord les a vus marcher sur les glaçons
Dont l’éternel rempart protége la Russie.
Ils avaient tout dompté… Le destin des combats
Leur devait, après tant de gloire,
Ce qu’aux français naguère il ne refusait pas;
Le bonheur de mourir dans un jour de victoire.

Ah! Ne les pleurons pas! Sur leurs fronts triomphans
La palme de l’honneur n’a pas été flétrie;
Pleurons sur nous, français, pleurons sur la patrie;
L’orgueil et l’intérêt divisent ses enfans.
Quel siècle en trahisons fut jamais plus fertile?
L’amour du bien commun de tous les coeurs s’exile;
La timide amitié n’a plus d’épanchemens;
On s’évite, on se craint; la foi n’a plus d’asile,
Et s’enfuit d’épouvante au bruit de nos sermens.

O vertige fatal! Déplorables querelles
Qui livrent nos foyers au fer de l’étranger!
Le glaive étincelant dans nos mains infidèles,
Ensanglante le sein qu’il devrait protéger.

L’ennemi cependant renverse les murailles
De nos forts et de nos cités;
La foudre tonne encore, au mépris des traités.
L’incendie et les funérailles
Épouvantent encor nos hameaux dévastés;
D’avides proconsuls dévorent nos provinces;
Et, sous l’écharpe blanche, ou sous les trois couleurs,
Les français, disputant pour le choix de leurs princes,
Détrônent des drapeaux et proscrivent des fleurs.

Des soldats de la Germanie
J’ai vu les coursiers vagabonds
Dans nos jardins pompeux errer sur les gazons,
Parmi ces demi-dieux qu’enfanta le génie.
J’ai vu des bataillons, des tentes et des chars,
Et l’appareil d’un camp dans le temple des arts.
Faut-il, muets témoins, dévorer tant d’outrages?
Faut-il que le français, l’olivier dans la main,
Reste insensible et froid comme ces dieux d’airain
Dont ils insultent les images?

Nous devons tous nos maux à ces divisions
Que nourrit notre intolérance.
Il est temps d’immoler au bonheur de la France
Cet orgueil ombrageux de nos opinions.
Etouffons le flambeau des guerres intestines.
Soldats, le ciel prononce, il relève les lis;
Adoptez les couleurs du héros de Bovines,
En donnant une larme aux drapeaux d’Austerlitz.

France, réveille-toi! Qu’un courroux unanime
Enfante des guerriers autour du souverain!
Divisés, désarmés, le vainqueur nous opprime;
Présentons-lui la paix, les armes à la main.

Et vous, peuples si fiers du trépas de nos braves,
Vous, les témoins de notre deuil,
Ne croyez pas, dans votre orgueil,
Que, pour être vaincus, les français soient esclaves.
Gardez-vous d’irriter nos vengeurs à venir;
Peut-être que le ciel, lassé de nous punir,
Seconderait notre courage;
Et qu’un autre Germanicus
Irait demander compte aux Germains d’un autre âge
De la défaite de Varus.
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Bénédiction

Charles Baudelaire

Lorsque, par un décret des puissances suprêmes,
Le poète apparaît dans ce monde ennuyé,
Sa mère épouvantée et pleine de blasphèmes
Crispe ses poings vers Dieu, qui la prend en pitié :

- Ah ! Que n'ai-je mis bas tout un nœud de vipères,
Plutôt que de nourrir cette dérision !
Maudite soit la nuit aux plaisirs éphémères
Où mon ventre a conçu mon expiation !

Puisque tu m'as choisie entre toutes les femmes
Pour être le dégoût de mon triste mari,
Et que je ne puis pas rejeter dans les flammes,
Comme un billet d'amour, ce monstre rabougri,

Je ferai rejaillir la haine qui m'accable
Sur l'instrument maudit de tes méchancetés,
Et je tordrai si bien cet arbre misérable,
Qu'il ne pourra pousser ses boutons empestés !

Elle ravale ainsi l'écume de sa haine,
Et, ne comprenant pas les desseins éternels,
Elle-même prépare au fond de la Géhenne
Les bûchers consacrés aux crimes maternels.

Pourtant, sous la tutelle invisible d'un ange,
L'enfant déshérité s'enivre de soleil,
Et dans tout ce qu'il boit et dans tout ce qu'il mange
Retrouve l'ambroisie et le nectar vermeil.

Il joue avec le vent, cause avec le nuage,
Et s'enivre en chantant du chemin de la croix ;
Et l'esprit qui le suit dans son pèlerinage
Pleure de le voir gai comme un oiseau des bois.

Tous ceux qu'il veut aimer l'observent avec crainte,
Ou bien, s'enhardissant de sa tranquillité,
Cherchent à qui saura lui tirer une plainte,
Et font sur lui l'essai de leur férocité.

Dans le pain et le vin destinés à sa bouche
Ils mêlent de la cendre avec d'impurs crachats ;
Avec hypocrisie ils jettent ce qu'il touche,
Et s'accusent d'avoir mis leurs pieds dans ses pas.

Sa femme va criant sur les places publiques :
Puisqu'il me trouve assez belle pour m'adorer,
Je ferai le métier des idoles antiques,
Et comme elles je veux me faire redorer ;

Et je me soûlerai de nard, d'encens, de myrrhe,
De génuflexions, de viandes et de vins,
Pour savoir si je puis dans un cœur qui m'admire
Usurper en riant les hommages divins !

Et, quand je m'ennuierai de ces farces impies,
Je poserai sur lui ma frêle et forte main ;
Et mes ongles, pareils aux ongles des harpies,
Sauront jusqu'à son cœur se frayer un chemin.

Comme un tout jeune oiseau qui tremble et qui palpite,
J'arracherai ce cœur tout rouge de son sein,
Et, pour rassasier ma bête favorite,
Je le lui jetterai par terre avec dédain !

Vers le ciel, où son œil voit un trône splendide,
Le poète serein lève ses bras pieux,
Et les vastes éclairs de son esprit lucide
Lui dérobent l'aspect des peuples furieux :

- Soyez béni, mon Dieu, qui donnez la souffrance
Comme un divin remède à nos impuretés
Et comme la meilleure et la plus pure essence
Qui prépare les forts aux saintes voluptés !

Je sais que vous gardez une place au poète
Dans les rangs bienheureux des saintes légions,
Et que vous l'invitez à l'éternelle fête
Des trônes, des vertus, des dominations.

Je sais que la douleur est la noblesse unique
Où ne mordront jamais la terre et les enfers,
Et qu'il faut pour tresser ma couronne mystique
Imposer tous les temps et tous les univers.

Mais les bijoux perdus de l'antique Palmyre,
Les métaux inconnus, les perles de la mer,
Par votre main montés, ne pourraient pas suffire
À ce beau diadème éblouissant et clair ;

Car il ne sera fait que de pure lumière,
Puisée au foyer saint des rayons primitifs,
Et dont les yeux mortels, dans leur splendeur entière,
Ne sont que des miroirs obscurcis et plaintifs !
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À Samuel Bernard

Voltaire

(Au nom de Madame de Fontaine-Martel.)

C’est mercredi que je soupais chez vous
Et que, sortant des plaisirs de la table,
Bientôt couchée, un sommeil prompt et doux
Me fit présent d’un songe délectable.

Je rêvais donc qu’au manoir ténébreux
J’étais tombée, et que Pluton lui-même
Me menait voir les héros bienheureux
Dans un séjour d’une beauté suprême ;
Par escadrons ils étaient séparés ;
L’un après l’autre il me les fit connaître.
Je vis d’abord modestement parés
Les opulents qui méritaient de l’être :
Voilà, dit-il, les généreux amis ;
En petit nombre ils viennent me surprendre ;
Entre leurs mains les biens ne semblaient mis
Que pour avoir le soin de les répandre.
Ici sont ceux dont les puissants ressorts,
Crédit immense, et sagesse profonde,
Ont soutenu l’état par des efforts
Qui leur livraient tous les trésors du monde.
Un peu plus loin, sur ces riants gazons,
Sont les héros pleins d’un heureux délire,
Qu’Amour lui-même en toutes les saisons
Fit triompher dans son aimable empire.
Ce beau réduit, par préférence, est fait
Pour les vieillards dont l’humeur gaie et tendre
Paraît encore avoir ses dents de lait,
Dont l’enjouement ne saurait se comprendre.
D’un seul regard tu peux voir tout d’un coup
Le sort des bons, les vertus couronnées :
Mais un mortel m’embarrasse beaucoup ;
Ainsi je veux redoubler ses années :
Chaque escadron le revendiquerait.
La jalousie au repos est funeste :
Venant ici quel trouble il causerait !
Il est là-haut très heureux ; qu’il y reste.
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Nous nous étalons

Alphonse Allais

Sur des étalons.
Et nous percherons
Sur des percherons !

C'est nous qui bâtons,
A coup de bâtons,
L'âne des Gottons
Que nous dégottons !...
Mais nous l'estimons
Mieux dans les timons.
Nous nous marions
A vous Marions
Riches en jambons.
Nous vous enjambons
Et nous vous chaussons,
Catins, tels chaussons !
Oh ! plutôt nichons
Chez nous des nichons !
Vite polissons
Les doux polissons !
Pompons les pompons
Et les repompons ! (...)
Du vieux Pô tirons
Quelques potirons !
Aux doux veaux rognons
Leurs tendres rognons,
Qu'alors nous oignons
Du jus des oignons ! (...)
Ah ! thésaurisons !
Vers tes horizons
Alaska, filons !
A nous tes filons !
Pour manger, visons
Au front des visons,
Pour boire, lichons
L'âpre eau des lichons.
Ce que nous savons
C'est grâce aux savons
Que nous décochons
Au gras des cochons.
Oh ! mon chat, virons,
Car nous chavirons !
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Message non lu par djef24 »

A George Sand

Alfred de Musset

Porte ta vie ailleurs, ô toi qui fus ma vie ;
Verse ailleurs ce trésor que j’avais pour tout bien.
Va chercher d’autres lieux, toi qui fus ma patrie,
Va fleurir, ô soleil, ô ma belle chérie,
Fais riche un autre amour et souviens-toi du mien.

Laisse mon souvenir te suivre loin de France ;
Qu’il parte sur ton coeur, pauvre bouquet fané,
Lorsque tu l’as cueilli, j’ai connu l’Espérance,
Je croyais au bonheur, et toute ma souffrance
Est de l’avoir perdu sans te l’avoir donné.
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Message non lu par djef24 »

À la promenade

Paul Verlaine

Le ciel si pâle et les arbres si grêles
Semblent sourire à nos costumes clairs
Qui vont flottant légers avec des airs
De nonchalance et des mouvements d’ailes.

Et le vent doux ride l’humble bassin,
Et la lueur du soleil qu’atténue
L’ombre des bas tilleuls de l’avenue
Nous parvient bleue et mourante à dessein.

Trompeurs exquis et coquettes charmantes
Cœurs tendres mais affranchis du serment
Nous devisons délicieusement,
Et les amants lutinent les amantes

De qui la main imperceptible sait
Parfois donner un soufflet qu’on échange
Contre un baiser sur l’extrême phalange
Du petit doigt, et comme la chose est
Immensément excessive et farouche,
On est puni par un regard très sec,
Lequel contraste, au demeurant, avec
La moue assez clémente de la bouche.
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Message non lu par djef24 »

A travers les soupirs, les plaintes et le râle

Théophile Gautier

A travers les soupirs, les plaintes et le râle
Poursuivons jusqu’au bout la funèbre spirale
De ses détours maudits.
Notre guide n’est pas Virgile le poëte,
La Béatrix vers nous ne penche pas la tête
Du fond du paradis.

Pour guide nous avons une vierge au teint pâle
Qui jamais ne reçut le baiser d’or du hâle
Des lèvres du soleil.
Sa joue est sans couleur et sa bouche bleuâtre,
Le bouton de sa gorge est blanc comme l’albâtre,
Au lieu d’être vermeil.

Un souffle fait plier sa taille délicate ;
Ses bras, plus transparents que le jaspe ou l’agate,
Pendent languissamment ;
Sa main laisse échapper une fleur qui se fane,
Et, ployée à son dos, son aile diaphane
Reste sans mouvement.

Plus sombres que la nuit, plus fixes que la pierre,
Sous leur sourcil d’ébène et leur longue paupière
Luisent ses deux grands yeux,
Comme l’eau du Léthé qui va muette et noire,
Ses cheveux débordés baignent sa chair d’ivoire
A flots silencieux.

Des feuilles de ciguë avec des violettes
Se mêlent sur son front aux blanches bandelettes,
Chaste et simple ornement ;
Quant au reste, elle est nue, et l’on rit et l’on tremble
En la voyant venir ; car elle a tout ensemble
L’air sinistre et charmant.

Quoiqu’elle ait mis le pied dans tous les lits du monde,
Sous sa blanche couronne elle reste inféconde
Depuis l’éternité.
L’ardent baiser s’éteint sur sa lèvre fatale,
Et personne n’a pu cueillir la rose pâle
De sa virginité.
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Re: Poèmes appris à l'école......bons et doux souvenirs

Message non lu par djef24 »

Cent mille hommes

Victor Hugo

Cent mille hommes, criblés d'obus et de mitraille,
Cent mille hommes, couchés sur un champ de bataille,
Tombés pour leur pays par leur mort agrandi,
Comme on tombe à Fleurus, comme on tombe à Lodi,
Cent mille ardents soldats, héros et non victimes,
Morts dans un tourbillon d'évènements sublimes,
D'où prend son vol la fière et blanche Liberté,
Sont un malheur moins grand pour la société,
Sont pour l'humanité, qui sur le vrai se fonde,
Une calamité moins haute et moins profonde,
Un coup moins lamentable et moins infortuné
Qu'un innocent, - un seul innocent condamné, -
Dont le sang, ruisselant sous un infâme glaive,
Fume entre les pavés de la place de Grève,
Qu'un juste assassiné dans la forêt des lois,
Et dont l'âme a le droit d'aller dire à Dieu : Vois !
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Re: Poèmes appris à l'école......bons et doux souvenirs

Message non lu par Les Comtois »

Jean-François, y cherche les 10000 messages pour participer :hehe: :hehe: :hehe: :hehe:
Jean-Paul Image
Où flotte le drapeau comtois, qui que tu sois, tu es chez toi.
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Re: Poèmes appris à l'école......bons et doux souvenirs

Message non lu par djef24 »

Les Comtois a écrit :Jean-François, y cherche les 10000 messages pour participer :hehe: :hehe: :hehe: :hehe:
Pour participer à quoi ? 8| excuse moi de ne pas comprendre , à mon age on a le cerveau lent ;-)
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Re: Poèmes appris à l'école......bons et doux souvenirs

Message non lu par djef24 »

Adieu

Alfred de Musset



Adieu ! je crois qu'en cette vie
Je ne te reverrai jamais.
Dieu passe, il t'appelle et m'oublie ;
En te perdant je sens que je t'aimais.

Pas de pleurs, pas de plainte vaine.
Je sais respecter l'avenir.
Vienne la voile qui t'emmène,
En souriant je la verrai partir.

Tu t'en vas pleine d'espérance,
Avec orgueil tu reviendras ;
Mais ceux qui vont souffrir de ton absence,
Tu ne les reconnaîtras pas.

Adieu ! tu vas faire un beau rêve
Et t'enivrer d'un plaisir dangereux ;
Sur ton chemin l'étoile qui se lève
Longtemps encor éblouira tes yeux.

Un jour tu sentiras peut-être
Le prix d'un coeur qui nous comprend,
Le bien qu'on trouve à le connaître,
Et ce qu'on souffre en le perdant.
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Re: Poèmes appris à l'école......bons et doux souvenirs

Message non lu par djef24 »

Il serait peut ètre temps que j'arrète ce post de poèmes......je ne voudrais pas fatiguer........d'autant plus qu'il y en a encore des centaines que je pourrais èditer dans ce post.
Donc j'arrète et remercie tous ceux que j'ai saoulé mais qui ont lu quand mème...... ;-) :hehe:

" On peut s'arrêter quand on monte ; jamais quand on descend. "
Citation de Napoléon Bonaparte ; Le manuscrit de Sainte-Hélène (1821)
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Re: Poèmes appris à l'école......bons et doux souvenirs

Message non lu par JLM »

Bonsoir

Dommage il me plaisait bien ce post :/
Bonne journée à tous
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Re: Poèmes appris à l'école......bons et doux souvenirs

Message non lu par djef24 »

JLM a écrit :Bonsoir

Dommage il me plaisait bien ce post :/
Merci beaucoup mais tu es bien le seul.......la preuve en est ....personne d'autre ne s'est manifesté... :/ c'est ça l'usure , il faut savoir s'arrèter ;-) mais pour moi ça a été un véritable plaisir que de partager ces poésies que 'j'aime beaucoup :hello:
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XYZ
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Re: Poèmes appris à l'école......bons et doux souvenirs

Message non lu par XYZ »

C'est le silence
Qui se remarque le plus
Les volets roulants tous descendus
De l'herbe ancienne
Dans les bacs à fleurs
Sur les balcons
On doit être hors-saison

La mer quand même
Dans ses rouleaux continue
Son même thème
Sa chanson vide et têtue
Pour quelques ombres perdues
Sous des capuchons
On doit être hors-saison


F. Cabrel
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Re: Poèmes appris à l'école......bons et doux souvenirs

Message non lu par djef24 »

Cabrel est un poète musicien que j'apprécie beaucoup mème si je ne suis pas toujours d'accord avec ses paroles. :super: J'ai d'ailleurs presque tous ses disques que j'écoute régulièrement : Musiq : :love:
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Re: Poèmes appris à l'école......bons et doux souvenirs

Message non lu par Ddu01 »

:hello: Jean François
j'ai relu avec plaisir certaines poésies
grand merci :coeur:
:flow: Danielle
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Re: Poèmes appris à l'école......bons et doux souvenirs

Message non lu par djef24 »

Je remets au gout du jour un poème sympa d'un éribiste passionné

Message par the bstfamily » lun. 26 sept. 2011 20:58
coucou les amis, je me suis laissé aller et j'ai fait quelques rimes sur nos chers eriba
Bonne lecture


Avez vous déjà assisté au lever du soleil ?
Quel plaisir de découvrir ainsi la nature !
Une seule chose me procure une joie sans pareille
C’est d’Eriba qu’il s’agit vous me comprenez bien sur

Avant elle j’ai eu tellement de prétendantes
Elles possédaient chacune des qualités differentes
Mais jamais je n’ai cessé d’espérer
Qu’une Eriba, un jour, je pourrais posséder

Et puis voilà qu’un jour je t’ai acheté
Robustesse, qualité, tu m’frais presque pleurer
Lorsque je t’observe sous ton plus beau profil
Pour toi mon Eriba mon cœur devient fébrile

Des campeurs t’ont mise à l’honneur
En créant ce club enchanteur
Parler de nos Eriba nous comble de bonheur
Sujet passionnant défendu avec ardeur

Qu’elles s’appellent GT, puck, troll ou triton
Elles sont l’objet de toutes nos attentions
Tes courbes généreuses, ton avant profilé
Font de toi ma princesse la reine des surbaissées

Des rivières d’éloges sur toi je pourrai dire
Mais voilà qu’en moi montent de gros soupirs
Comment ne pas penser à tous ces autres passionnés
Pour qui avoir une Eriba reste un rêve inachevé

Un passionné.

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Re: Poèmes appris à l'école......bons et doux souvenirs

Message non lu par Lavandine »

Plus rien depuis le 8 octobre.... comme c'est dommage!
Alors, pour relancer et pour faire plaisir à Djef 24, j'y vais de ma participation.

D'Yves Duteil :

Loin des vieux livres de grammaire
Écoutez comment un beau soir
Ma mère m'enseigna les mystères
Du verbe être et du verbe avoir...

Parmi mes meilleurs auxiliaires
Il est deux verbes originaux
Avoir et Être étaient deux frères
Que j'ai connus dès le berceau

Bien qu'opposés de caractères
On pouvait les croire jumeaux
Tant leur histoire est singulière
Mais ces deux frères étaient rivaux

Ce qu'Avoir aurait voulu être
Être voulait toujours l'avoir
À ne vouloir ni dieu ni maître
Le verbe Être s'est fait avoir

Son frère Avoir était en banque
Et faisait un grand numéro
Alors qu'Être, toujours en manque
Souffrait beaucoup dans son ego

Alors qu'Être toujours en manque
Souffrait beaucoup dans son ego

Pendant qu'Être apprenait à lire
Et faisait ses humanités
De son côté sans rien lui dire
Avoir apprenait à compter

Et il amassait des fortunes
En avoirs, en liquidités
Pendant qu'Être, un peu dans la lune
S'était laissé déposséder

Avoir était ostentatoire
Lorsqu'il se montrait généreux
Être en revanche, et c'est notoire
Est bien souvent présomptueux

Avoir voyage en classe Affaires
Il met tous ses titres à l'abri
Alors qu'Être est plus débonnaire
Il ne gardera rien pour lui

Alors qu'Être est plus débonnaire
Il ne gardera rien pour lui

Sa richesse est tout intérieure
Ce sont les choses de l'esprit
Le verbe Être est tout en pudeur
Et sa noblesse est à ce prix...

Un jour à force de chimères
Pour parvenir à un accord
Entre verbes ça peut se faire
Ils conjuguèrent leurs efforts

Et pour ne pas perdre la face
Au milieu des mots rassemblés
Ils se sont répartis les tâches
Pour enfin se réconcilier

Le verbe Avoir a besoin d'Être
Parce qu'être c'est exister
Le verbe Être a besoin d'avoirs
Pour enrichir ses bons côtés

Et de palabres interminables
En arguties alambiquées
Nos deux frères inséparables
Ont pu être et avoir été

Et de palabres interminables
En arguties alambiquées
Nos deux frères inséparables
Ont pu être et avoir été
Mon Eriba, j'en suis gaga !
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Re: Poèmes appris à l'école......bons et doux souvenirs

Message non lu par djef24 »

Merci lavandine de relancer ce post :coeur: je crois que je vais m'y remettre ;-) :kiss2:
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Re: Poèmes appris à l'école......bons et doux souvenirs

Message non lu par Ddu01 »

:hello: En souvenir de BRASSENS qui l'a si bien chanté, un poème de Francis JAMMES

Par le petit garçon... :flow:

Par le petit garçon qui meurt près de sa mère tandis que des enfants s'amusent au parterre ; et par l'oiseau blessé qui ne sait pas comment son aile tout à coup s'ensanglante et descend ; par la soif et la faim et le délire ardent :
Je vous salue,
Marie.

Par les gosses battus par l'ivrogne qui rentre, par l'âne qui reçoit des coups de pied au ventre, par l'humiliation de l'innocent châtié, par la vierge vendue qu'on a déshabillée, par le fils dont la mère a été insultée :
Je vous salue.
Marie.

Par le mendiant qui n'eut jamais d'autre couronne que le vol des frelons, amis des vergers jaunes, et d'autre sceptre qu'un bâton contre les chiens ; par le poète dont saigne le front qui est ceint des ronces des désirs que jamais il n'atteint :
Je vous salue.
Marie.

Par la vieille qui, trébuchant sous trop de poids, s'écrie «
Mon
Dieu ! »
Par le malheureux dont les bras ne purent s'appuyer sur une amour humaine comme la
Croix du
Fils sur
Simon de
Cyrène;
Par le cheval tombé sous le chariot qu'il traîne :
Je vous salue,
Marie.

Par les quatre horizons qui crucifient le
Monde,
Par tous ceux dont la chair se déchire ou succombe,
Par ceux qui sont sans pieds, par ceux qui sont sans mains.
Par le malade que l'on opère et qui geint



et par le juste mis au rang des assassins :
Je vous salue,
Marie.
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Re: Poèmes appris à l'école......bons et doux souvenirs

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Le Rouge-gorge
Alphonse DAUDET


I

Un soir que je rêvais dans ma chambre, déserte
Depuis sa mort,
Un oisillon s’en vint de la fenêtre ouverte
Raser le bord.

Il s’en vint, secouant du bec sa robe grise ;
Et sans effroi,
Sans façon, je le vis, à ma grande surprise,
Entrer chez moi.

C’était un rouge-gorge, un charmant rouge-gorge !
Comme à foison,
Le froid, ce vieux brigand des forêts, en égorge
Chaque saison.

« Tu viens mal à propos, lui dis-je, mais n’importe,
Cher étranger,
Je souffre trop pour voir souffrir. Tiens, je t’apporte
De quoi manger.

« Aimes-tu le maïs ?…Non. Préfères-tu l’orge
Ou bien le mil ?
Que peut-on vous servir, monsieur le rouge-gorge,
Que vous faut-il ? »

Mais lui, de tous côtés promenant son bec rose
D’un air coquet,
Souriait sans répondre et cherchait quelque chose
Qui lui manquait :

Puis, comme il me trouvait par trop mélancolique,
Le polisson
Se mit à fredonner un morceau de musique
De sa façon.

II

Je me levais pour mettre un terme à ce scandale
En le chassant,
Quand le frisson de mort qui régnait dans la salle
L’envahissant,

L’oiseau tourna vers moi sa mine effarouchée,
Et l’animal
Me regarda d’un air de tristesse fâchée,
Qui me fit mal.

« Oh ! ne te moque pas de moi ! semblaient me dire
Ses yeux en pleurs ;
N’est-ce pas que tu mens, et que tu voulais rire
De mes douleurs ?

« Non elle n’est pas morte ! ou, toi, tu n’es qu’un lâche
De la savoir
Et d’y survivre !…Non ! elle est là…qui se cache,
Je veux la voir. »

Et pour mieux s’assurer qu’elle n’était pas morte,
Il s’en alla
Fouiller sous la toilette et derrière la porte,
Deçà, delà,

Derrière les rideaux du lit, dans la ruelle,
Sous l’édredon…
Il criait, il pleurait : « Ah ! méchante, ah ! cruelle,
Réponds-moi donc !… »

Il grimpait sur le lit, fripant la couverture
Et l’oreiller.
Enfin, pris d’un vertige étrange, de nature
A m’effrayer,

Il se mit à voler les ailes étendues,
L’œil effaré,
Cognant son front, poussant des plaintes éperdues,
Désespéré.

III

Quand il eut fait deux fois le tour de notre chambre,
L’étrange oiseau
S’arrêta : je le vis trembler de chaque membre,
Comme un roseau,

Chercher de tous côtés un lieu de préférence
Pour s’y coucher ;
Se laisser choir, avec un grand air de souffrance,
Sur le plancher ;

Et là, dardant sur moi le feu de ses prunelles
D’un jaune d’or,
Pousser des petits cris plaintifs, battre des ailes,
Et rester mort !
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Un autre, de saison ...

Voici que la saison décline
Victor Hugo

Voici que la saison décline,
L’ombre grandit, l’azur décroît,
Le vent fraîchit sur la colline,
L’oiseau frissonne, l’herbe a froid.

Août contre septembre lutte ;
L’océan n’a plus d’alcyon ;
Chaque jour perd une minute,
Chaque aurore pleure un rayon.

La mouche, comme prise au piège,
Est immobile à mon plafond ;
Et comme un blanc flocon de neige,
Petit à petit, l’été fond.
Mon Eriba, j'en suis gaga !
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Re: Poèmes appris à l'école......bons et doux souvenirs

Message non lu par djef24 »

Je viens du sud.....Michel Sardou
chanson dont j'adore les paroles

J'ai dans le cœur quelque part
De la mélancolie
Mélange d'un sang barbare
Et d'un vin d'Italie
Un mariage à la campagne
Tiré par deux chevaux
Un sentier dans la montagne
Pour aller puiser l'eau
J'ai au fond de ma mémoire
Des lumières d'autrefois
Qu'une très vieille femme en noir
Illuminait pour moi
Une maison tout en pierre
Que la mer a rongée
Au-dessus d'un cimetière
Où les croix sont penchées
Je viens du Sud
Et par tous les chemins
J'y reviens
J'ai dans la voix certains soirs
Quelque chose qui crie
Mélange d'un chant barbare
Et d'un ciel d'Italie
Des colères monumentales
Que les vents m'ont soufflées
Des discours interminables
Après le déjeuner
Je viens du Sud
Et par tous les chemins
J'y reviendrai
J'ai quelque part dans le cœur
De la mélancolie
L'envie de remettre à l'heure
Les horloges de ma vie
Un sentier dans la montagne
Quand j'aurai besoin d'eau
Un jardin dans la campagne
Pour mes jours de repos
Une maison tout en pierres
Que la mer a rongée
Au-dessus d'un cimetière
Où mon père est couché
Je viens du Sud
Et par tous les chemins
J'y reviens
Et par tous les chemins
J'y reviens
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Message non lu par djef24 »

Bon , celle là , elle n'est pas apprise à l'école ;-) Jules Verne a écrit également des poèmes dont certains sont de toute beauté

Jules VERNE
1828 - 1905
Connaissez-vous mon Andalouse
Connaissez-vous mon Andalouse,
Plus belle que les plus beaux jours,
Folle amante, plus folle épouse,
Dans ses amours, toute jalouse,
Toute lascive en ses amours !

Vrai dieu ! de ce que j'ai dans l'âme,
Eussé-je l'enfer sous mes pas,
Car un mot d'amour de ma dame
A seul allumé cette flamme,
Mon âme ne se plaindra pas !

C'est que ma belle amante est belle,
Lorsqu'elle se mire en mes yeux !
L'étoile ne luit pas tant qu'elle,
Et quand sa douce voix m'appelle,
Je crois qu'on m'appelle des Cieux !

C'est que sa taille souple et fine
Ondule en tendre mouvement,
Et parfois de si fière mine,
Que sa tête qui me fascine
Eblouit comme un diamant !

C'est que la belle créature
Déroule les flots ondoyants
D'une si noire chevelure
Qu'on la couvre, je vous jure,
De baisers tout impatients !

C'est que son oeil sous sa paupière
Lance un rayon voluptueux,
Qui fait bouillir en mon artère,
Tout ce que Vénus de Cythère
Dans son sein attise de feux !

C'est que sur ses lèvres de rose
Le sourire de nuit, de jour
Brille comme une fleur éclose
Et quand sur mon coeur il se pose,
Il le fait palpiter d'amour !

C'est que lorsqu'elle m'abandonne
Sa blanche main pour la baiser,
Que le ciel se déchaîne et tonne,
Que m'importe, - Dieu me pardonne,
Il ne peut autant m'embraser !

C'est que sa bouche bien-aimée
Laisse tomber comme une fleur
Douce haleine parfumée,
Et que son haleine embaumée
Rendrait aux roses leur couleur !

C'est que sa profonde pensée
Vient se peindre en son beau regard,
Et que son âme est caressée,
Comme la douce fiancée
Quand l'amant vient le soir bien tard !

Allons l'amour, les chants, l'ivresse !
Il faut jouir de la beauté !
Amie ! oh que je te caresse !
Que je te rende, ô ma maîtresse,
Palpitante de volupté !

Oh ! viens ! viens toute frémissante,
Qu'importe qu'il faille mourir,
Si je te vois toute expirante
Sous mes baisers, ma belle amante,
Si nous mourons dans le plaisir !
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Message non lu par djef24 »

Arnaud JONQUET
Poèmes inconnus

Ô combien de sonnets, ô combien de poèmes,
De doux vers qui ne furent jamais publiés ;
Tous étaient composés sur le thème du « je t’aime »
Et restent quelque part pour toujours oubliés…

Des poésies intimes que l’auteur ne destine
Qu’aux yeux et au cœur de l’unique bien aimée ;
Ô amours secrètes, ô idylles clandestines,
Liaisons que le monde ne connaîtra jamais…

Peut-être les plus beaux parce que les plus sincères,
Tendres vers secrets, vous êtes ceux que l’on serre
En tremblant sur son cœur, des larmes pleins les yeux.

Chefs-d’œuvre inconnus, souffrez qu’ici j’honore
Toutes vos belles rimes que le monde ignore
Et que seuls connaissent les anges dans les cieux.
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Re: Poèmes appris à l'école......bons et doux souvenirs

Message non lu par Lavandine »

Matin d'Octobre

C'est l'heure exquise et matinale
Que rougit un soleil soudain.
A travers la brume automnale
Tombent les feuilles du jardin.

Leur chute est lente. On peut les suivre
Du regard en reconnaissant
Le chêne à sa feuille de cuivre,
L'érable à sa feuille de sang.

Les dernières, les plus rouillées,
Tombent des branches dépouillées :
Mais ce n'est pas l'hiver encor.

Une blonde lumière arrose
La nature, et, dans l'air tout rose,
On croirait qu'il neige de l'or.

François Coppée
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Superbe , j'aime :super:
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Re: Poèmes appris à l'école......bons et doux souvenirs

Message non lu par djef24 »

Vers écrits sur un souvenir
François-René de Chateaubriand

donné par la marquise de Grollier à M. le baron de Humbolt

Vous qui vivrez toujours, comment pourrez-vous croire
Qu’on vous offre des fleurs si promptes à mourir ?
« Présentez, direz-vous, ces filles du Zéphyr
A la beauté, mais non pas à la gloire. »
Des dons de l’amitié connaissez mieux le prix.
Dédaignez moins ces fleurs nouvelles :
En les peignant sur vos écrits,
J’ai trouvé le secret de les rendre immortelles
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Re: Poèmes appris à l'école......bons et doux souvenirs

Message non lu par djef24 »

Une âme
Théophile Gautier

C’était une âme neuve, une âme de créole,
Toute de feu, cachant à ce monde frivole
Ce qui fait le poète, un inquiet désir
De gloire aventureuse et de profond loisir,
Et capable d’aimer comme aimerait un ange,
Ne trouvant en chemin que des âmes de fange ;
Peu comprise, blessée au vif à tout moment,
Mais n’osant pas s’en plaindre, et sans épanchement,
Sans consolation, traversant cette vie ;
Aux entraves du corps à regret asservie,
Esquif infortuné que d’un baiser vermeil
Dans sa course jamais n’a doré le soleil,
Triste jouet du vent et des ondes ; au reste,
Résignée à l’oubli, nécessité funeste
D’une existence vague et manquée ; ici-bas
Ne connaissant qu’amers et douloureux combats
Dans un corps abattu sous le chagrin, et frêle
Comme un épi courbé par la pluie ou la grêle ;
Encore si la foi… l’espérance… mais non,
Elle ne croyait pas, et Dieu n’était qu’un nom
Pour cette âme ulcérée… Enfin au cimetière,
Un soir d’automne sombre et grisâtre, une bière
Fut apportée : un être à la terre manqua,
Et cette absence, à peine un coeur la remarqua.
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Re: Poèmes appris à l'école......bons et doux souvenirs

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Voeu
Victor Hugo

Si j’étais la feuille que roule
L’aile tournoyante du vent,
Qui flotte sur l’eau qui s’écoule,
Et qu’on suit de l’oeil en rêvant ;

Je me livrerais, fraîche encore,
De la branche me détachant,
Au zéphyr qui souffle à l’aurore,
Au ruisseau qui vient du couchant.

Plus loin que le fleuve, qui gronde,
Plus loin que les vastes forêts,
Plus loin que la gorge profonde,
Je fuirais, je courrais, j’irais !

Plus loin que l’antre de la louve,
Plus loin que le bois des ramiers,
Plus loin que la plaine où l’on trouve
Une fontaine et trois palmiers ;

Par delà ces rocs qui répandent
L’orage en torrent dans les blés,
Par delà ce lac morne, où pendent
Tant de buissons échevelés ;

Plus loin que les terres arides
Du chef maure au large ataghan,
Dont le front pâle a plus de rides
Que la mer un jour d’ouragan.

Je franchirais comme la flèche
L’étang d’Arta, mouvant miroir,
Et le mont dont la cime empêche
Corinthe et Mykos de se voir.

Comme par un charme attirée,
Je m’arrêterais au matin
Sur Mykos, la ville carrée,
La ville aux coupoles d’étain.

J’irais chez la fille du prêtre,
Chez la blanche fille à l’oeil noir,
Qui le jour chante à sa fenêtre,
Et joue à sa porte le soir.

Enfin, pauvre feuille envolée,
Je viendrais, au gré de mes voeux,
Me poser sur son front, mêlée
Aux boucles de ses blonds cheveux ;

Comme une perruche au pied leste
Dans le blé jaune, ou bien encor
Comme, dans un jardin céleste,
Un fruit vert sur un arbre d’or.

Et là, sur sa tête qui penche,
Je serais, fût-ce peu d’instants,
Plus fière que l’aigrette blanche
Au front étoilé des sultans.
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Viole
Albert Samain

Mon coeur, tremblant des lendemains,
Est comme un oiseau dans tes mains
Qui s’effarouche et qui frissonne.

Il est si timide qu’il faut
Ne lui parler que pas trop haut
Pour que sans crainte il s’abandonne.

Un mot suffit à le navrer,
Un regard en lui fait vibrer
Une inexprimable amertume.

Et ton haleine seulement,
Quand tu lui parles doucement,
Le fait trembler comme une plume.

Il t’environne ; il est partout.
Il voltige autour de ton cou,
Il palpite autour de ta robe,

Mais si furtif, si passager,
Et si subtil et si léger,
Qu’à toute atteinte il se dérobe.

Et quand tu le ferais souffrir
Jusqu’à saigner, jusqu’à mourir,
Tu pourrais en garder le doute,

Et de sa peine ne savoir
Qu’une larme tombée un soir
Sur ton gant taché d’une goutte.

Albert Samain, Au jardin de l’infante
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Re: Poèmes appris à l'école......bons et doux souvenirs

Message non lu par Lavandine »

De circonstance :

Un crachin léger sur les yeux
Un ruban gris dans les cheveux
Un souvenir qui tremble un peu
Dans la fumée d'après le feu

C'est Novembre

La feuille attachée aux semelles
L'oiseau effacé dans le ciel
La voix qui divague et s'emmêle
Aux voix perdues qui nous appellent

C'est Novembre

Un brouillard taché de lumières
Un jardin de marbre et de terre
Un rosier noué par le lierre
Un baiser froid sur une pierre

C'est Novembre
Mon Eriba, j'en suis gaga !
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Dans la mème veine

Novembre
Isabelle Callis-Sabot

La forêt se défait de ses belles couleurs,
Dans le froid du matin quelques rêves s’accrochent,
L’automne se consume et l’hiver se rapproche,
Le temps s’écoule avec une extrême langueur…

Au long sommeil la vie semble se résigner ;
Tandis que l’horizon timidement s’allume
Des écharpes de givre et des manteaux de brume
S’enroulent tout autour des arbres dénudés.

Silencieusement s’évapore la nuit,
L’amertume grandit au fur et à mesure ;
Novembre est là, qui décompose la nature
Et qui provoque un si mélancolique ennui.
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Re: Poèmes appris à l'école......bons et doux souvenirs

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J'aime beaucoup ;-)
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Re: Poèmes appris à l'école......bons et doux souvenirs

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La pomme et l'escargot

Charles Vildrac

Il y avait une pomme
A la cime d'un pommier ;
Un grand coup de vent d'automne
La fit tomber sur le pré !
Pomme, pomme,
T'es
-
tu fait mal ?
J'ai le menton en marmelade
Le nez fendu
Et l'œil poché !
Elle tomba, quel dommage,
Sur un petit escargot
Qui s'en allait au village
Sa demeure sur le dos
Ah ! Stupide créature
Gémit l'animal cornu
T'as défoncé ma toiture
Et me voici faible et nu.
Dans la pomme à demi blette
L'escargot, comme un gros ver
Rongea, creusa sa chambrette
Afin d'y passer l'hiver.
Ah ! Mange
-
moi, dit la pomme,
Puisque c'est là mon destin ;
Par testament je te nomme
Héritier de mes pépins.
Tu les mettras dans la terre
Vers le mois de février,
Il en sortira, j'espère,
De jolis petits pommiers.
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Re: Poèmes appris à l'école......bons et doux souvenirs

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Il pleure dans mon coeur

Paul Verlaine


Il pleure dans mon coeur
Comme il pleut sur la ville ;
Quelle est cette langueur
Qui pénètre mon coeur ?

Ô bruit doux de la pluie
Par terre et sur les toits !
Pour un coeur qui s’ennuie,
Ô le chant de la pluie !

Il pleure sans raison
Dans ce coeur qui s’écoeure.
Quoi ! nulle trahison ?…
Ce deuil est sans raison.

C’est bien la pire peine
De ne savoir pourquoi
Sans amour et sans haine
Mon coeur a tant de peine !
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Re: Poèmes appris à l'école......bons et doux souvenirs

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Arthur RIMBAUD
1854 - 1891
Roman
I

On n'est pas sérieux, quand on a dix-sept ans.
- Un beau soir, foin des bocks et de la limonade,
Des cafés tapageurs aux lustres éclatants !
- On va sous les tilleuls verts de la promenade.

Les tilleuls sentent bon dans les bons soirs de juin !
L'air est parfois si doux, qu'on ferme la paupière ;
Le vent chargé de bruits - la ville n'est pas loin -
A des parfums de vigne et des parfums de bière...

II

- Voilà qu'on aperçoit un tout petit chiffon
D'azur sombre, encadré d'une petite branche,
Piqué d'une mauvaise étoile, qui se fond
Avec de doux frissons, petite et toute blanche...

Nuit de juin ! Dix-sept ans ! - On se laisse griser.
La sève est du champagne et vous monte à la tête...
On divague ; on se sent aux lèvres un baiser
Qui palpite là, comme une petite bête...

III

Le coeur fou robinsonne à travers les romans,
- Lorsque, dans la clarté d'un pâle réverbère,
Passe une demoiselle aux petits airs charmants,
Sous l'ombre du faux col effrayant de son père...

Et, comme elle vous trouve immensément naïf,
Tout en faisant trotter ses petites bottines,
Elle se tourne, alerte et d'un mouvement vif...
- Sur vos lèvres alors meurent les cavatines...

IV

Vous êtes amoureux. Loué jusqu'au mois d'août.
Vous êtes amoureux. - Vos sonnets La font rire.
Tous vos amis s'en vont, vous êtes mauvais goût.
- Puis l'adorée, un soir, a daigné vous écrire !...

- Ce soir-là..., - vous rentrez aux cafés éclatants,
Vous demandez des bocks ou de la limonade...
- On n'est pas sérieux, quand on a dix-sept ans
Et qu'on a des tilleuls verts sur la promenade.
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Re: Poèmes appris à l'école......bons et doux souvenirs

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Au bord de la mer
Guy de Maupassant

Près de la mer, sur un de ces rivages
Où chaque année, avec les doux zéphyrs,
On voit passer les abeilles volages
Qui, bien souvent, n’apportent que soupirs,
Nul ne pouvait résister à leurs charmes,
Nul ne pouvait braver ces yeux vainqueurs
Qui font couler partout beaucoup de larmes
Et qui partout prennent beaucoup de coeurs.
Quelqu’un pourtant se riait de leurs chaînes,
Son seul amour, c’était la liberté,
Il méprisait l’Amour et la Beauté.
Tantôt, debout sur un roc solitaire,
Il se penchait sur les flots écumeux
Et sa pensée, abandonnant la terre
Semblait percer les mystères des cieux.
Tantôt, courant sur l’arène marine,
Il poursuivait les grands oiseaux de mer,
Imaginant sentir dans sa poitrine
La Liberté pénétrer avec l’air.
Et puis le soir, au moment où la lune
Traînait sur l’eau l’ombre des grands rochers,
Il voyait à travers la nuit brune
Deux yeux amis sur sa face attachés.
Quand il passait près des salles de danse,
Qu’il entendait l’orchestre résonner,
Et, sous les pieds qui frappaient en cadence
Quand il sentait la terre frissonner
Il se disait: Que le monde est frivole! »
Qu’avez-vous fait de votre liberté!
Ce n’est pour vous qu’une vaine parole,
Hommes sans coeur, vous êtes sans fierté!
Pourtant un jour, il y porta ses pas
Ce qu’il y vit, je ne le saurais dire
Mais sur les monts il ne retourna pas.

Étretat, 1867
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Re: Poèmes appris à l'école......bons et doux souvenirs

Message non lu par djef24 »

Auteur inconnu pour un tres joli poème

J'ai fait quelques pas encore
Foulé une derniere fois son sable
Senti l'air sur mon visage
Apercu la marée s'eloigner
J'ai regardé les bateaux
Entendu le bruit des vagues
Un enfant vient de m'aborder
Il me parle de ses feuilles
Me montre les voiles au loin
Je me pose et ne dis rien
Juste un instant pour moi
Un moment que j'emporte
Au fond de moi
Je m'assoupis sur ce banc
Un dernier rayon de soleil
S'echappe et me fait tressaillir
Je m'en vais et reviendrais
Comme un appel, un phare qui
Tourne en vous en montrant le canal
Celui du chemin de ma vie
J'ai réve de mes vallées
Elles m'appellent
Je sens la sueur sur mon front
La douleur dans mon coeur
Le sel sur ma langue
J'aurais juste aimer leur dire au-revoir
Qu'ils partent en se retournant
En m'embrassant, non pas en s'enfuyant
Il ne reste que mes larmes gardées au fond de moi.
Les jours seront longs sans eux
Le silence me rongera
J'ai peur déjà des retrouvailles
Je voudrais un signe, juste un
Etre rassure, savoir qu'ils vont bien
Qu'ils vont devenir bien
Mon coeur s'est arrété de battre
Le sommeil ne sera plus que passé
Je ferme les yeux et ne veux plus les ouvrir.
systèmes d'exploitation : Ubuntu-mate , Lubuntu ( linux ) et Windows 10
A la r'voyure
djef
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